Lorsqu’un bâtiment présente des désordres structurels tels que des fissures, des affaissements ou des glissements de terrain, il est indispensable de comprendre l’interaction entre le sol et l’ouvrage pour identifier les causes sous-jacentes. C’est dans ce contexte qu’intervient l’étude de sol G5, une analyse approfondie permettant d’évaluer la nature et le comportement du sol sous une construction existante.
Pour des résultats escomptés, l’ingénieur géotechnicien mobilise différentes techniques d’investigation pour établir un diagnostic précis. Il s’appuie sur des sondages mécaniques, des essais in situ et des tests en laboratoire. Ces investigations permettent de déterminer si un renforcement des fondations est nécessaire ou si des mesures de correction doivent être mises en place.
1. Les sondages mécaniques pour l’analyse stratigraphique du sol

Lors d’une étude de sol G5, les sondages mécaniques jouent un rôle clé dans la compréhension de la composition du sol et de ses différentes couches. Ils permettent d’évaluer la stratigraphie, de repérer d’éventuelles anomalies et d’identifier la présence de sols sensibles, comme les argiles gonflantes ou les remblais hétérogènes.
Le sondage carotté pour une identification précise du sous-sol
Le sondage carotté consiste à extraire un échantillon continu du sol à l’aide d’un carottier. Grâce à cet échantillonnage, il devient possible de :
- Analyser la composition et la stratification géologique du sol ;
- Identifier la présence de couches sensibles, comme les argiles gonflantes, les sables instables ou encore les sols organiques ;
- Détecter d’éventuelles hétérogénéités pouvant provoquer des tassements différentiels.
Par ailleurs, l’étude des carottes prélevées facilite l’interprétation des phénomènes géotechniques à l’origine des désordres structurels.
Le sondage pressiométrique pour mesurer la résistance du sol
En complément du sondage carotté, l’essai pressiométrique permet d’évaluer la déformabilité et la résistance mécanique du sol sous une charge. Cette méthode repose sur le test Ménard, qui consiste à injecter de la pression dans le sol pour mesurer son comportement sous contrainte.
L’intérêt de cet essai est multiple :
- Identifier les zones de faiblesse sous un ouvrage existant ;
- Évaluer la capacité portante du sol, notamment pour anticiper les risques de tassement ;
- Aider au dimensionnement des renforcements des fondations, si nécessaire.
Ces données sont indispensables pour ajuster les solutions de stabilisation, qu’il s’agisse de micropieux, d’injections de résine expansive ou de radiers renforcés.
2. Les essais de pénétration pour évaluer la compacité du sol

L’analyse de la compacité du sol est indispensable pour identifier les zones instables sous une construction. Les essais de pénétration permettent d’évaluer la densité et la résistance du sol aux charges appliquées.
L’essai pénétrométrique dynamique pour évaluer la densité du sol
Lorsque des désordres tels que des affaissements ou des fissures apparaissent sur un ouvrage, il est essentiel d’évaluer la compacité du sol pour identifier les zones de faiblesse. L’essai pénétrométrique dynamique est une technique particulièrement efficace pour cette analyse.
Cet essai consiste à enfoncer un cône métallique dans le sol, à l’aide d’un battage dynamique, afin de mesurer sa résistance à la pénétration. Grâce à cette méthode, il est possible de :
- Détecter les couches de sol meuble susceptibles de provoquer des tassements ;
- Évaluer la portance du sol sous les charges du bâtiment ;
- Estimer la nécessité d’un compactage ou d’un renforcement du terrain.
Il faut préciser que cet essai est couramment utilisé pour établir un diagnostic géotechnique fiable, notamment sur des terrains remaniés ou mal compactés.
L’essai à la plaque pour tester la portance superficielle
L’essai à la plaque est une méthode permettant d’évaluer la déformation du sol sous charge. Il consiste à appliquer une pression contrôlée sur une plaque métallique posée à la surface du sol et à mesurer l’enfoncement produit. Il est utilisé pour :
- Vérifier la capacité portante des sols compressibles ;
- Déterminer la nécessité d’un compactage ou d’un renforcement ;
- Diagnostiquer les causes de tassements différentiels affectant le bâti.
L’analyse des résultats permet d’adapter les solutions de stabilisation, telles que la mise en place d’une couche de forme ou l’emploi de techniques de renforcement comme l’injection de coulis cimentaires.
3. Les analyses hydrogéologiques pour comprendre l’impact de l’eau

La présence d’eau dans le sol peut altérer ses propriétés mécaniques et engendrer des phénomènes d’affaissement ou d’érosion interne. Différentes méthodes permettent d’évaluer ces risques.
La pose de piézomètres pour surveiller la nappe phréatique
Pour surveiller les variations du niveau de la nappe phréatique, les ingénieurs géotechniciens installent des piézomètres permettant de mesurer les fluctuations hydrauliques.
L’utilisation de ces dispositifs permet de :
- Détecter la présence d’une nappe phréatique proche des fondations ;
- Évaluer les risques d’inondation ou de remontées capillaires ;
- Anticiper l’érosion interne et les affouillements sous les structures.
Une fois les données recueillies, il est possible d’adapter les dispositifs de drainage et d’optimiser la gestion des eaux souterraines autour des ouvrages.
Les essais de perméabilité pour évaluer l’infiltration de l’eau
L’essai Lefranc et l’essai Porchet sont des méthodes permettant de mesurer la vitesse d’écoulement de l’eau dans le sol. Ces tests sont essentiels pour :
- Diagnostiquer la capacité du sol à évacuer l’eau ;
- Évaluer le risque de stagnation pouvant provoquer des désordres ;
- Adapter les solutions de drainage et d’étanchéité.
En cas de mauvaise perméabilité, des solutions comme la pose de drains verticaux ou l’utilisation de géotextiles perméables peuvent être préconisées.
4. Les tests de résistance et de stabilité des sols

Les tests de résistance permettent d’adapter les fondations et d’optimiser les techniques de stabilisation du terrain.
L’essai au scissomètre pour mesurer la cohésion du sol
Le scissomètre est un appareil utilisé pour mesurer la résistance au cisaillement du sol. Cet essai est fondamental pour :
- Vérifier la stabilité des pentes et des talus ;
- Détecter les risques de glissement sous une structure existante ;
- Adapter les techniques de renforcement du terrain.
Le test consiste à insérer une lame rotative dans le sol et à mesurer la force nécessaire pour provoquer un cisaillement. Plus la résistance au cisaillement est élevée, plus le sol est stable. Cet essai est particulièrement recommandé dans les zones à risque de glissements de terrain ou pour des projets situés sur des terrains pentus.
Les essais de cisaillement direct pour analyser la stabilité des talus
L’essai de cisaillement direct est une méthode de laboratoire ou de terrain permettant de déterminer la résistance à l’effondrement d’un sol sous charge. Il est particulièrement utile pour :
- Analyser la capacité du sol à résister aux contraintes mécaniques.
- Adapter les solutions de renforcement des talus et pentes.
- Prévenir les effondrements dans les zones à risque.
Le test consiste à appliquer une contrainte horizontale sur un échantillon de sol placé dans un appareil de cisaillement et à mesurer la résistance avant rupture. Cette analyse est essentielle pour concevoir des ouvrages de soutènement, dimensionner des murs de soutènement ou définir des solutions de drainage pour limiter l’érosion.
5. Les analyses en laboratoire pour affiner le diagnostic

Les tests en laboratoire permettent d’obtenir des données précises sur les propriétés physiques et chimiques du sol.
Les essais granulométriques pour déterminer la texture du sol
L’analyse granulométrique permet de caractériser la répartition des particules du sol (argile, limon, sable, graviers). Cette analyse est essentielle pour :
- Déterminer la perméabilité du sol ;
- Évaluer son aptitude à se compacter sous charge ;
- Prédire son comportement face aux variations climatiques.
L’essai consiste à tamiser un échantillon de sol à travers différentes mailles pour classer les particules selon leur taille. Un sol à forte teneur en argile, par exemple, présente un risque de retrait-gonflement, tandis qu’un sol sableux offre une meilleure infiltration d’eau.
Les tests de compression pour évaluer la résistance du sol
Les essais de compression mesurent la capacité du sol à supporter des contraintes mécaniques et permettent de prévenir les risques de tassement différentiel. Le test consiste à appliquer une charge progressive sur un échantillon de sol et à mesurer sa déformation. Plus le sol est résistant, plus il pourra supporter des constructions lourdes sans s’affaisser. Ce type d’essai est couramment utilisé pour :
- Déterminer la portance du sol.
- Évaluer la profondeur et le type de fondations nécessaires.
- Vérifier la compatibilité du sol avec des ouvrages de grande hauteur.
Les résultats influencent directement les choix techniques du projet, en guidant les ingénieurs dans la conception des fondations adaptées aux contraintes du terrain.
Conclusion
L’étude de sol G5 repose sur une combinaison de techniques permettant d’établir un diagnostic fiable des désordres structurels. Grâce à ces investigations, il est possible d’identifier les faiblesses du sol, d’évaluer la portance des fondations et de mettre en place des solutions adaptées.